Les Cyclades : de Fourni à Naoussa : 8 au 11 Aout 2021

Il y a des lieux qui marquent. Pour nous, les Cyclades en font partie.

En atteignant l’ile de Fourni lors de notre première journée de navigation en solo (voir article précédent), nous sommes prêts à nous lancer à la découverte des Cyclades! À nous les images clichées de la petite église blanche au dôme bleu, à nous les journées venteuses lorsque le Meltem se déchaine, à nous les mouillages de rêve seuls au monde ou presque… Nous ne serons vraiment pas déçus!

Même si nous avons du temps devant nous, tout faire et tout voir est simplement impossible. Nous décidons de faire plusieurs escales en des lieux qui nous semblent incontournables. Mais nous souhaitons aussi nous donner la liberté de nous arrêter au grès de nos envies et de notre curiosité. Au cours de l’été 2020, le capitaine a déjà sillonné en partie la mer Égée et connait donc déjà un peu les environs. Cela se révélera utile à quelques reprises lors de cette quinzaine de jours au cœur des Cyclades.

Notre première étape nous mène dans les parages de l’ile de Delos. Une grosse dizaine d’heures dans des conditions sportives voire musclées : 20-25 nœuds, quelques rafales à 30 nœuds… Au travers… Notre bateau file à 7-8 parfois 9 nds sans problème. Nous longeons la cote sous le vent de Kirikos pendant plusieurs heures. Le relief est élevé et les rafales puissantes. On a connu conditions plus confortables mais les enfants n’en souffrent absolument pas! Une fois le cap de la pointe Ouest dépassé, le vent s’apaise et devient plus régulier.

Nous approchons la cote Est de Mykonos. Nous évaluons nos options pour le mouillage de la nuit : rien de très séduisant. C’est soit moche, soit bruyant, souvent les 2 à la fois… D’énormes yachts n’arrangent rien au paysage hideux d’une cote envahie par de monstrueux hôtels. La musique étourdissante des « beach clubs » nous parvient à bord alors que nous sommes à bonne distance du rivage. La décision est prise de passer notre chemin et de poursuivre notre longue ligne droite de la journée vers l’Ouest.

Ce sera finalement la baie de l’ile de Rineia, juste en face de Delos, qui accueillera notre ancre pour la nuit. Le mouillage est encore occupé par quelques bruyants individus mais la nuit tombante aura finalement raison d’eux et les parages redeviennent vites calmes dans cette petite baie inhabitée.

Montez-le son, la musique vient de la vedette blanche…!

Le lendemain, nous allons à la découverte de Delos, cité extrêmement riche et influente de la Grèce Antique.

L’ile est petite : 5 ou 6 km2 tout au plus. Pourtant, ici a prospéré une communauté allant jusqu’à 25000 hommes et femmes. L’arrivée sur le site (inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO) est impressionnante. Les vestiges sont nombreux et assez bien conservés pour s’imaginer la ville de l’époque. Ce qui frappe particulièrement c’est la lumière. Intense, blanche. À l’image des nombreux blocs de marbres sculptés qui jonchent le sol ou qui constituent les quelques monuments encore debout.

Nous déambulons dans un dédale de ruelles. Ici les ruines d’une maison dont les murs sont encore recouverts de fresques de l’époque, là une mosaïque incroyablement conservée, ici encore les colonnes d’un temple en l’honneur d’un dieu grecque.

Il y a tellement à voir! Mais difficile de bien saisir tout en détail. Alors nous approchons d’un groupe de touristes français et demandons l’autorisation de nous greffer à leur tour guidé. Cela rend la visite encore plus accessible et intéressante, surtout pour les enfants qui en apprennent beaucoup sur la mythologie, sur les coutumes de l’époque ainsi que sur les prouesses qu’a demandé la construction de cette cité il y a plus de 2700 ans.

Nous apprendrons notamment que tout le marbre présent sur l’ile a été importé de Paxos (ile voisine se situant à environ 25 kms au Sud). Il est bluffant d’imaginer de telles entreprises alors que les moyens de l’époque devaient être assez rudimentaires en termes de navigation et de manutention!

Nous quittons le groupe et terminons notre visite avec l’ascension de la petite montagne qui domine cette ile exceptionnelle. La vue et la lumière sont sublimes. Nous apercevons les iles alentour, notamment Paros notre prochaine escale.

Après une petite navigation de 3 heures par 10-15 nds en vent arrière, nous arrivons devant Naoussa en fin de journée. La ville a une architecture particulière aux accents marocains. Le port de plaisance est minuscule. Nous tentons notre chance afin d’y trouver une place pour la nuit. Ce sera peine perdue, tous les emplacements sont occupés. Nous migrons donc vers un mouillage dans la grande baie qui offre beaucoup d’options.

Le lendemain, nous nous octroyons un peu de repos – bien que cela soit très relatif sur un voilier – et profitons de cette journée sans voile pour sauter et nager autour du bateau, le paddle sera aussi de sortie pour la séance de « yoga aquatique ». Les progrès de Marion en natation sont impressionnants. Elle est désormais en mesure de nager par elle-même à cote du bateau.

Plus tard dans l’après-midi nous nous lançons dans l’exploration de la ville. Le port et ses environs sont charmants et nous comprenons vite pourquoi les places à quai sont si prisées! Nous nous perdons dans les ruelles chics aux perspectives incroyables. La ville fourmille d’activité, les terrasses sont pleines, les lieux semblent assez touristiques sans que cela soit toutefois désagréable. Nous découvrons le fort vénitien (ou plutôt ce qu’il en reste…) et profitons d’un magnifique coucher de soleil sur les montagnes. La Grèce dans toute sa splendeur.

Nous décidons de quitter Naoussa et de mettre le cap vers les petites Cyclades (ensemble de petites iles au Sud de Naxos). Aucune destination précise. Koufonisi?  Shinoussa? Iraklia? Nous verrons bien… La seule certitude : la journée s’annonce sans vent et ce sera donc du moteur!

En chemin, au large de Naxos, nous éteignons le moteur. Pas un souffle de vent, pas une vague, presque pas un bruit. Il fait chaud sur le pont au soleil. Conditions idéales pour une baignade en pleine mer! L’imaginaire fonctionne à plein régime lorsqu’il s’agit de se lancer à l’eau au beau milieu de nulle part. On a beau avoir une confiance totale dans la fameuse poussée d’Archimède, il n’en demeure pas moins que plonger tête la première par une bonne centaine de mètres de profondeur requiert une mini dose de courage lorsqu’on n’est pas habitué… Les enfants bravent leurs appréhensions et se jettent à l’eau sans trop d’hésitation.

La pause fraicheur de la journée terminée, nous reprenons notre navigation au moteur. Nous continuons en direction des petites Cyclades , l’ile d’Iraklia approche et nous tente bien pour notre prochaine escale! 

Nous en reparlerons au prochain article! A très vite!

Tanguy

Une réponse

  1. Naoussa semble être une belle île pour la visite. À retenir.
    Toujours intéressant de vous suivre!

Les commentaires sont fermés.

Inscrivez-vous pour recevoir la notification du dernier article publié sur le blog

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.