La journée du 30 juillet aura été un peu spéciale. Limite surréaliste. 

 

Tout d’abord, il s’agit de notre dernier jour en France avant de mettre le cap vers la Grèce et d’embarquer sur le bateau. Demain nous serons donc en Grèce et il faut refaire une dernière fois le bagages pour s’assurer de ne rien oublier et de respecter les poids réglementaires pour notre vol. 

 

Le 30 juillet marque également la reprise des opérations aériennes de ma compagnie. 6 mois d’arrêt total qui ont paru durer une éternité. C’est donc une excellente nouvelle de voir les avions d’Air Transat reprendre les airs. La relance va être longue et périlleuse mais pour une fois depuis le début de la crise les choses semblent vouloir prendre une bonne tournure. Depuis quelques semaines mes collègues avec le plus d’ancienneté ont commencé à être rappelés. Dans notre industrie cela fonctionne ainsi : la séniorité détermine presque tout. Je me réjouis de savoir que mon rappel approche. J’anticipe cette possibilité de retourner au travail depuis des mois et même si j’ai très hâte de retrouver mes collègues au plus vite, notre projet bateau en famille est au sommet de mes priorités. 

 

Alors que je prends une petite pause dans la préparation de nos valises, je consulte rapidement mes emails de la compagnie. Notre “big boss” souhaite partager avec nous son enthousiasme de revoir nos avions dans le ciel. Enthousiasme partagé! Alors que je savoure ce vent d’optimisme je reçois une nouvelle notification. Un courriel vient d’arriver dans ma “boite compagnie”. Il s’agit de mon chef pilote qui cherche à me parler le plus rapidement possible. Ça sent bon, très bon…

 

Quelques minutes plus tard, installé sur la terrasse du jardin en Dordogne,  je me retrouve donc au téléphone avec mon supérieur qui lui est à Montréal. Je ne m’étais pas trompé, il m’offre de revenir au travail à partir du 1er Septembre… Je suis ravi, excité, joyeux. 

 

Quelle incroyable coïncidence tout de même de se faire rappeler au travail la veille de notre départ en bateau! La vie s’amuse avec nous.

 

Je prends le temps d’expliquer rapidement ma situation et notre projet. Mon chef comprend vite que mon retour ne sera pas possible comme prévu mais cela ne lui pose aucun problème. La liste des pilotes a rappeler est encore longue. La compagnie propose à ceux qui le souhaitent de prendre des congés sans solde d’une durée variant de 3 a 12 mois. À l’issue de cette période, le retour au travail est garanti (sous réserve que la compagnie n’est pas été obligée d’arrêter ses opérations une nouvelle fois).  Pour moi, c’est le scénario idéal : je détermine la date à laquelle je retournerai voler. Ce sera le 1er juillet 2022. Cela ôte une bonne partie de l’incertitude sur les mois à venir. Nous avons 11 mois devant nous pour réaliser notre programme de navigation et profiter pleinement de ce beau projet. Nous partons sereins.