“Le grand jour!”

Le cadran du réveil affiche 2 : 15 du matin. Dans 5 petites minutes la sonnerie viendra fracasser cette douce nuit de la campagne perigourdine. J’ai à peine fermé l’œil de cette trop courte nuit. Un mélange d’excitation, de concentration et d’appréhension m’a tenu éveillé : un peu le même genre de sentiment que  la veille de la rentrée des classes quand j’étais jeune…

Nous venons de passer une dizaine de jours chez Nona en France, la grande tante d’Émilie. Nous avons pleinement profité de la famille, des amis et du cadre exceptionnel de cette superbe région. A chaque passage ici, on redécouvre un peu les plaisirs authentiques de cette vie qui nous semble un peu plus simple et aussi un peu plus douce. L’est-elle vraiment? Ce qui est certain, c’est que ces moments sont importants pour tout le monde : petits et grands. On touche un peu au sel de la vie à travers ces rencontres et ces retrouvailles. Mention spéciale à « l’eau de pluie – 2014 » du cousin Henri. S’hydrater n’aura jamais eu aussi bon gout!

Le réveil a retenti. Dans quelques dizaines de minutes nous embarquons tous à bord de la voiture de Papy. Le coffre est plein à craquer. Direction Bordeaux. 2h de route. Notre vol à destination de la Grèce est prévu à 6:25. Malgré l’heure indécente de notre réveil, Nona descend nous saluer une dernière fois. Peu de mots, de longues accolades, quelques larmes. A bientôt La Seguinie!

Quelques heures plus tard : atterrissage à Rhodes. Le choc est brutal. Je ne parle pas ici des qualités du pilote qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de commenter ; non, je parle de l’amplitude thermique que nous subissons. La Grèce fait face à une vague de chaleur historique et nous arrivons au cœur de cet épisode caniculaire. Pour nous rendre de l’aéroport au terminal des ferrys, en bons galériens que nous sommes, nous privilégions le bus municipal (bondé et surchauffé il va sans dire…) à l’option plus civilisée qu’aurait représentée la course en taxi…

C’était sans compter que le bus ne nous déposait pas directement  au terminal des ferrys, mais à un bon kilomètre de l’embarcadère… C’est donc dans la joie et l’allégresse (lire la transpiration et la mauvaise humeur des enfants) que nous avons eu le plaisir de traverser la cité fortifiée de Rhodes – magnifique soit dit en passant!

Non sans mal et après quelques coups de gueule de notre galérien en chef nous atteignons le ferry qui nous mènera jusqu’au port de Kalymnos, port où nous devons rejoindre Grand-Père et Grand-Mère sur leur bateau. 

Le ferry met environ 3 heures pour rallier Kalymnos. Deux courtes escales sont prévues en chemin : Symi et Kos. À chaque fois le même rituel : un joyeux bordel de gens qui embarquent et qui débarquent, de voitures qui rentrent et qui sortent, de camions qui débarquent et rembarquent (et inversement) dans la même foulée… C’est à n’y rien comprendre mais tout se fait dans la bonne humeur. C’est surtout d’un grand exotisme pour nos petites mirettes!

Au détour d’une coursive, nous profitons de croiser le second du navire pour lui demander une faveur : nous souhaiterions visiter la passerelle et voir le « cockpit » du bateau. Ne demandez pas qui du fiston ou du papa était le plus curieux de faire cette visite, vous n’aurez pas la réponse… Toujours est-il que nous avons eu le grand privilège de rencontrer le commandant de bord et de lui poser de nombreuses questions tout en dévorant des yeux cet environnement rarement accessible surtout en pleine navigation. Nous aurons appris que ce navire avait près de 36000 chevaux sous le capot et que les équipages se forment sur simulateur… Cela me rappelle étrangement un milieu professionnel bien connu! Victor s’est fait offrir de s’assoir dans le siège du pilote le temps d’une photo souvenir! Son sourire en dit long sur sa fierté d’être aux commandes! Qui sait? Peut-être ce moment privilégié fera naitre en lui une vocation future.

C’est dans une chaleur accablante que nous débarquons à Kalymnos. Grand-Père et Grand-Mère sont là pour nous accueillir. Pandémie oblige, cela fait près d’un an et demi que nous ne les avons pas vus et nous sommes heureux de pouvoir les prendre dans nos bras à nouveau.

Le hasard fait parfois bien les choses, c’est à ce même port que j’avais laissé le « fils du vent » l’année dernière après plus de 2 mois de navigation en Grèce en 2020. Nous reprendrons donc le sillage là où je l’avais laissé.

Une fois arrivés à bord du RM, les maillots de bain sont vite enfilés et tout le monde se retrouve à barboter autour du bateau en plein port de Kalymnos. La fraicheur de la mer n’aura d’égale que celle de la bière qui nous sera servie quelques minutes plus tard au restaurant où nous dégusterons notre première Mythos du voyage.

Ainsi se conclut ce grand jour. Long, chaud et un peu éprouvant. Notre époque reste cependant magique : on peut se réveiller au fin fond du Périgord pour s’endormir, le soir même, à bord d’un voilier amarré sur une iles reculée de la Méditerranée… C’est quand même tout une prouesse!

Tanguy

2 réponses

  1. Quel plaisir de vous lire et de vous imaginer réaliser ce grand rêve. Bon voyage mes amis!

Les commentaires sont fermés.

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